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29/12/2014

Voeux 2015 ! (2) « le Paradis à la fin de vos jours »

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"Bonne et heureuse année et le Paradis à la fin de vos jours", se souhaitaient nos anciens. A propos du Paradis, lisons le précieux petit livre du P. Jean-Marc Bot :


 

   

Que désire surtout un catholique ? D'après les journalistes : « un gouvernement qui appliquerait ses idées »... Mais si l'horizon de son désir était celui-là, le catholique ne serait pas chrétien : il lui manquerait l'espérance. Donc aussi la foi et la charité.

Ce qui fait le chrétien, c'est de désirer vivre de la vie divine.

La vie divine est le royaume du dialogue entre Dieu et nous tous. Ce royaume s'épanouira dans le monde définitif de la « vision face à face », au delà du trépas. Mais le royaume germe dès maintenant. « Au moment où il commence à ressentir le vertige de l'infini, de l'Eternel, du Tout-Autre, celui qui se laisse toucher par la grâce saisit combien les petites choses de la vie deviennent précieuses. Dans l'amour de la création dégradée par le péché ou restaurée par la grâce, il finit par puiser une saveur unique : le goût d'éternité... » auton3-acff2.jpgC'est ce qu'écrit le P. Jean-Marc Bot, curé de Saint-Germain-en-Laye*, dans un précieux petit livre qui s'intitule Le Paradis. Question de désir ? Oui, totalement : le P. Bot note que, chez Thérèse de Lisieux par exemple, ce « désir fou de rejoindre le ciel et son bonheur éternel » transfigure les jours d'ici-bas. « Sens aigu de la précarité des choses, beauté de la nature et de l'activité humaine, perception très vive de la grandeur de Dieu à travers ses créatures... »

Ce désir d'absolu est un « processus fondamental », explique-t-il : « un commencement de désir aboutit un jour à une expérience intime de contact avec Dieu », une sortie de notre étroitesse pour aller vers l'Ami :  O dichosa ventura ! (« merveilleuse aventure »), dit le poème de saint Jean de la Croix.

Le désir du chrétien n'est pas le pouvoir sur autrui mais le bonheur éternel : pour toi et moi, pour tous. « Dieu offre à tout homme la grâce du salut éternel, dans le Christ, unique médiateur », rappelle le P. Bot : « il n'existe pas d'être humain pour lequel le Christ n'ait pas donné sa vie. Chacun a donc le moyen de recueillir la grâce suffisante du salut éternel dans la mesure où il pratique l'engagement d'une conscience droite, autrement dit ''l'amour de la vérité''**. »

Pour le chrétien, le corps est l'expression physique de l'âme. Joseph Ratzinger : « L'âme fait partie du corps en tant que ''forme'', mais ce qui est ''forme'' du corps est esprit, et fait de l'homme une personne en lui ouvrant ainsi l'accès à l'immortalité. Cette notion de l'âme est quelque chose de tout nouveau par rapport à toutes les conceptions antiques de la psyché. Elle est un produit de la foi chrétienne et de ses exigences de pensée... » (La mort et l'au-delà, Fayard). Catéchisme de l'Eglise catholique : « C'est grâce à l'âme spirituelle que le corps constitué de matière est un corps humain et vivant ; l'esprit et la matière, dans l'homme, ne sont pas deux natures unies, mais leur union forme une unique nature... Chaque âme spirituelle est créée par Dieu, elle n'est pas ''produite'' par les parents... Elle est immortelle : elle ne périt pas lors de la séparation du corps dans la mort, et s'unira de nouveau au corps lors de la résurrection finale. »

 Cité par le P. Bot, Joseph Ratzinger précise ce qu'est le Ciel : « Qu'il y ait un Ciel, cela est dû au fait que Jésus-Christ, en tant que Dieu, est homme, et qu'il a donné à l'être humain une place dans l'être de Dieu. L'homme est donc dans le Ciel quand, et dans la mesure où, il est auprès du Christ... »

« Et puisque nous serons liés les uns aux autres par le même Sauveur, souligne le P. Bot, nous formerons une prodigieuse famille : celle des saints et des anges. Un seul organisme christique, que saint Paul appelle le plérôme (Ephésiens 1,23). »

Plus l'âme s'unifie dans l'amour et la vérité par « le recueillement, l'attention aimante et délicate », explique l'auteur, plus elle sort du « temps négatif » (celui de la dispersion et de la culture de mort) pour coïncider avec « l'instant éternel de la vie » – que l'on appelle « éternité ». C'est « la porte étroite vers l'Infini ». Ainsi s'établit, écrivait Jean Guitton, une sorte de « circuit » entre notre temps et « l'éternité créatrice ». Ainsi sommes-nous promis à la résurrection des morts, réinvention de notre chair et de nos sens unis à notre âme par la puissance du Christ ressuscité : «  On est semé dans la corruption, on ressuscite dans l'incorruptibilité ; on est semé dans l'ignominie, on ressuscite dans la gloire ; on est semé dans la faiblesse, on ressuscite dans la force ; on est semé corps psychique, on ressuscite corps spirituel. » (1 Corinthiens 15,43-44). C'est la vitalité éternelle en Dieu, « repos et mouvement, sécurité et surprise, plénitude et nouveauté incessante » : une vie qui « ne s'arrête jamais d'aller de commencement en commencement », dit saint Grégoire de Nysse. « Chaque être humain glorifié sera comme l'unique bien-aimé sous le regard de son Père », ajoute le P. Bot.

Et le reste de la création attend cela avec nous : « Toutes les créatures, du petit agneau à la Très sainte Vierge Marie, sont précieuses pour Dieu et correspondent à des pensées d'amour de son Coeur. La somme intégrale de ces pensées d'amour vit en Lui. Elle est à l'origine de la création tout entière... »

La densité limpide de ce petit livre de 170 pages est non seulement théologique mais poétique – car le P. Bot est, aussi, poète. Elle ouvre la vraie perspective de nos destins. Inséparablement spirituelle et terrestre, sa leçon nous apprend à ne pas « planer au dessus des contingences comme des irresponsables »  mais à « retrouver le goût de l'éternité dans l'aujourd'hui de Dieu », à devenir des adorateurs permanents, rendant grâce « toujours et en tout lieu » dans l'enchantement simple de la gratitude, et conscients de « la présence réelle du Christ chez les plus pauvres et les plus souffrants de la terre »  – avec l'engagement social que cela implique.

Se convertir au Christ, c'est « naître à l'inespéré ». Souhaitons-nous cela, souhaitons-le à tous. Et offrons autour de nous le livre du P. Bot comme étrennes !

 

Le Paradis - Goûter la joie éternelle, éd. de l'Emmanuel, 9,90 €. Lire aussi les deux autres livres de la trilogie : Le purgatoire - Traverser le feu d'amour / L'enfer - Affronter le désespoir.

 

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* http://paroisses-stgermainenlaye.net

** 2 Thessaloniciens, 2.10.

 

 

Commentaires

KÉRYGME

> Proposition de vœu :
qu'en 2015 les catholiques français s'extirpent de l'impasse partisane et de l'enfermement dans les "questions de mœurs" (je ne dis pas qu'ils ne doivent plus s'en soucier du tout),
et qu'ils reprennent conscience de la seule directive donnée par le Christ : "faire des disciples de tous les peuples",
c à d faire connaître le kérygme, le contenu de la foi. Dont fait partie le désir du Royaume !
______

Écrit par : jean-eudes / | 30/12/2014

EN BRETON

> Bloavez mat deoc’h yec’hed ha prosperit’ hag baradoz e fin ho puhez

Christine

[ PP à Christine - Merci, à vous aussi ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Christine / | 02/01/2015

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